Situé dans la haute vallée de l’Arac, sur le versant nord du Pic des Trois Seigneurs, à 1 400m d’altitude, le village de l’estive de Goutets est un témoin remarquable de l’activité agro-pastorale d’autrefois.
Cette organisation très ancienne appelée “système des bourdaous” où les villageois changeaient le lieu de pâturage, d’habitat et de zone de fauche, prenait en compte les possibilités fourragères différemment étagées dans la vallée au fil des saisons.
Sur le site de Goutets , quatre petits hameaux ou “courtals” construits en pierres sèches (lauze et schiste), posés là depuis le XIXe siècle, démontrent ce qu’était la vie des lieux d’estive, mais aussi le savoir-faire des bâtisseurs-bergers, leur soin et leur goût aussi, malgré l’extrême pauvreté des moyens.
Ces quatre “courtals” accueillaient de juin à septembre, les villageois, les bergers et les bêtes. Les granges, implantées près d’un point d’eau, sont réparties autour d’une place. À l’époque, la vie communautaire pouvait continuer là, à 1 400 m d’altitude : fabrication du fromage, du beurre, élevage de lapins, poules pour nourrir la famille présente sur l’estive.
La vie s’articulait autour de plusieurs éléments :
♦ Le cortal, où l’on fabriquait le fromage mais surtout le beurre,
♦ La grange étable, où était reçu le bétail,
♦ La cabane du pâtre ( “orri” )
♦ Le “Mazuc” : orri de petite taille semi-enterré servant à affiner les fromages ou à conserver le beurre,
♦ Les abris pour animaux : niche à chien, soue à cochon, poulailler…,
♦ L’enclos bâti (“parec”) : parcage des bêtes,
♦ Le couloir de traîte (“marga”).
À 1 400 mètres d’altitude, dans le canton de Massat, le site de Goutets reflète parfaitement ce qu’était la vie des lieux d’estive.
Le site de Goutets a subi les phénomènes de déprise agricole, de déclin de l’agriculture de montagne et d’exode rural. Aujourd’hui, le site de Goutets est partiellement réhabilité. L’estivage est relancé, un berger assure la surveillance des troupeaux l’été.
Depuis 1994, le site est classé zone ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager).
Vu ce site emblématique de la vie pastorale et les dégradations constatées de certaines cabanes, les 2 communes propriétaires, à travers la Commission Syndicale des Montagnes, ont décidé de déposer un dossier de subvention auprès du PNR, et avec l’aide de l’association Montagnes et Patrimoine, de déposer également un dossier préalable à une campagne de mobilisation du mécénat populaire pour la restauration d’une partie des cabanes pastorales.